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Histoire d'Aix-en-Provence

– Comme son nom l’indique, AIX est une ville d’eau, d’origine romaine, située à proximité de sources thermales: en 122 avant J.C., le proconsul Caïus Sextius Calvinius fonde le poste militaire d’AQUAE SEXTIAE après avoir vaincu les Gaulois, assiégés dans l’oppidum d’Entremont. De 105 à 102 avant J.C., le consul Caïus Marius séjourne en Provence. En 102 avant J.C., au pied de la montagne Sainte Victoire, il remporte sur les Ambrons et les Teutons une victoire qui ferme aux barbares la porte de l’Italie. Mais ce n’est que beaucoup plus tard (XVIème) que l’on a voulu voir un lien entre cette victoire et le nom de la montagne qui a si souvent inspiré Cézanne. Vers 15 avant J.C., AIX est élevée au rang de colonie: ses thermes sont alors célèbres.

– Vers la fin du IIIème siècle, AQUAE SEXTIAE devient capitale civile de la province Narbonnaise, puis archevêché au Vème siècle. Ravagée par les Wisigoths, les Francs et les Lombards, prise par les Sarrasins en 731, AIX, contrairement aux autres colonies romaines de la région (Arles, Nîmes, Orange) voit tous ses monuments romains détruits. Il faudra attendre la fin du Xème siècle pour que la ville retrouve la sécurité et une première renaissance aux XIème et XIIème siècles, dont sont témoins le cloître et la nef romane de la cathédrale Saint Sauveur.

XII e siècleXIII e siècleXIV e siècleXV e siècleXVI e siècle

XVII e siècle

– En 1189, AIX devient la résidence des comtes de Provence: jusqu’à la révolution, AIX sera une capitale politique, une capitale universitaire et judiciaire jusqu’à nos jours. De 1133 à 1245, les comtes de Barcelone règnent sur la Provence : en témoignent les 4 pals sanglants de l’écu de Barcelone qui font partie du blason d’AIX.

-Par son mariage avec Béatrice, fille de Raymond Bérenger V, dernier comte de Barcelone, Charles Ier d’Anjou, frère de Saint Louis, roi de Naples et de Jérusalem, devient comte de Provence en 1246 : jusqu’à la fin du XVème siècle, AIX sera fief de la maison d’Anjou.

– De 1337 à 1453, AIX subit les contrecoups de la guerre de Cents ans. C’est pendant cette période troublée que se situe le règne de Jeanne Ier de Naples (1343 – 1382), la fameuse » Reine Jeanne » qui n’a fait à AIX qu’un séjour d’environ six mois, mais qui doit sa durable popularité au fait qu’elle avait promis aux barons provençaux de ne nommer que des Provençaux aux offices. Restée sans enfant, elle adopte Louis Ier d’Anjou pour lui succéder. C’est Louis II d’Anjou qui fonde, en 1409, l’Université d’AIX, l’une des plus anciennes d’Europe.

– Jeanne II de Naples (1371 – 1435) étant elle aussi restée sans enfant, adoptera, pour lui succéder René le Bon, le populaire » Roi René « . Très occupé par ses fiefs d’Angers et de Naples, René ne réside qu’occasionnellement à AIX, jusqu’à ce que, ayant perdu tout espoir de reconquérir Naples sur Alphonse d’Aragon, il se fixe à AIX de 1470 jusqu’à sa mort, en 1480. La présence de sa cour, divers traités de commerce, l’intérêt porté à l’agriculture (il aurait introduit en Provence la culture du raisin muscat), ainsi que son mécénat éclairé (il est lui-même écrivain et il fait travailler le peintre Nicolas Froment, ( cf. le retable du Buisson Ardent à la cathédrale, ou l’on peut voir son portrait) contribuèrent au renouveau économique d’AIX, ce qui explique sa popularité. Mais en désignant comme son successeur son neveu Charles du Maine, il a également contribué à mettre fin à l’indépendance provençale. Dès 1481 en effet, Charles III du Maine lègue, par testament, la Provence au Roi de France.

– La création du parlement, cour souveraine de justice, marque la première emprise du pouvoir royal. Cependant jusqu’à la Révolution, Parlement, Cour des comptes et Archevêché tenteront de défendre pied à pied l’autonomie de la Provence face aux gouverneurs et intendants, représentant le pouvoir royal.

– Jusqu’au milieu du XVIIème siècle, la Provence connaît une succession de guerres étrangères, civiles ou religieuses. Occupée par les troupes de Charles Quint en 1524 et 1536, elle est ensuite impliquée dans les guerres de religion : à partir de 1562 le Parlement se rallie à la Ligue et, en 1593, AIX est assiégée par le duc d’Epernon. – La première moitié du XVIIème siècle est une période de particulière résistance au pouvoir royal : révolte des « cascaveu » contre Richelieu (1631), révolte du Parlement contre Mazarin. La Fronde voit finalement la victoire des royalistes ou « canivets » en 1653. Les troubles ne sont pas pour autant terminés, mais le séjour à AIX de Louis XIV (janvier – mars 1660) a une évidente valeur de symbole.

– Malgré ces troubles, et en raison du rôle de capitale politique et judiciaire qu’avait AIX, cette période a beaucoup contribué à lui donner le patrimoine urbanistique et architectural qui aujourd’hui encore la caractérise. Pour ce qui concerne l’urbanisme, c’est Michel Mazarin, archevêque d’AIX et frère du célèbre cardinal, qui en 1646 est à l’origine du quartier du même nom, et c’est en 1651 que le Parlement décide de créer sur l’emplacement d’anciens remparts un « cours à carrosses » qui deviendra l’actuel Cours Mirabeau. Pour ce qui concerne l’architecture, il suffira de citer les Hôtels de Châteaurenard 1650 (ou fût héberge Louis XIV), Maurel de Pontevès 1647, de Forbin 1656, d’Estienne de Saint Jean 1664, le Pavillon Vendôme 1665, etc. Ce patrimoine s’enrichira encore au XVIII siècle avec, entre autres, l’Archevêché, l’Hôtel du Poët, l’Hôtel et la place d’Albertas.

– En 1789, le Tiers Etat élit pour le représenter aux États Généraux, le comte de Mirabeau. Mais, dès 1791, AIX perd son rang de capitale provinciale, Marseille devenant le Chef-lieu du Département. Réduite à ses rôles universitaires et judiciaires, elle restera jusqu’à une époque très récente une « belle endormie’, à l’écart du développement industriel et commercial, la ligne de chemin de fer Avignon-Toulon ne passant pas par AIX.

– L’importance croissante de l’université et de la Cour d’appel, les sites industriels de l’étang de Berre, de Cadarache et de Rousset, le développement du tourisme culturel favorisé par la notoriété de Cézanne et du Festival de musique créé en 1948, enfin son rôle de carrefour autoroutier ont fait d’AIX une ville dynamique, dont la contruction du secteur Sextius-Mirabeau (dans le prolongement du cours Mirabeau – 2002) est le symbole le plus visible.

Michel Beynet Professeur honoraire à la faculté d’AIX

Bibliographie

Aussi surprenant que cela puisse paraître, les livres récents et accessibles sur l’histoire d’Aix sont rares. Un seul est actuellement en librairie:

– Andre Bouyala d’Arnaud Evocation du vieil Aix, éd. de Minuit.

– Autres titres accessibles en bibliothèque: – Auteurs divers : Le guide d’Aix et du Pays d’Aix, éd.La Manufacture. Facile à consulter.

– Jean Paul COSTE Aix-en-Provence et le pays d’Aix, éd.Edisud. Le plus complet dans un volume restreint.

– Auteurs divers : Histoire d’Aix-en-Provence, ed. Edisud. Une histoire très complète dans un volume limite.